Et maintenant, c’est qui les Hollandais ?! (Partie 2)

Par défaut

Jour 3

Troisième jour de treDSCN6096k, le soleil brille, on est motivé et nous n’avons même pas le temps de digérer notre bouillie d’avoine qu’une succession de 3 cotes vient nous achever. Puis, nous soufflons durant les 2 heures qui suivent où nous traversons la vallée basse avec ses paysages de pampa. Nous nous offrons la meilleure terrasse du coin pour notre pause déjeuner saucisson-crackers. On ne s’attarde pas trop pour ne pas perdre le rythme et parce que les trekkers revenant des Torres nous assurent que nous n’avons plus grand-chose á parcourir. Les Torres c’eDSCN6039st un peu le point d’orgue du W (même si, pour nous, le point d’orgue restera la journée de la veille) : des tours de roches calcaires abritant un glacier dont la fonte forme une petite lagune en contrebas. Effectivement, le chemin restant n’est pas long mais les dernières cotes et les dernières descentes qui signifient de nouvelles cotes, semblent interminables d’autant que l’on commence á apercevoir le prochain campement. Deux options s’offrent á nous : pousser jusqu’au 2eme campement qui est plus haut, qui est gratuit et qui permet de gagner une précieuse heure de sommeil pour admirer le lever du soleil sur les Torres, ou dormir au 1er campement qui est payant, offre une douche tout juste tiédasse et sans lumière (ce qui a l’avantage de « voiler » ce dans quoi on patauge) et sent le crottin de cheval … ce sera donc le 1er ! Marine, Jules et Aymeric pousseront jusqu’au second.

Jour 4

Rappelez-vous mainDSCN6113tenant que nous avons fait allusion á une réunion d’information á laquelle nous n’avons pas assisté, et dont les hollandais ont pris soin de nous retranscrire les points les plus importants, grâce á Dieu ! Il s’avèrera que Marine aussi a assisté á cette réunion et qu’elle a ainsi pu nous transmettre la seule information qui nous intéressait réellement soit, l’heure du lever du soleil ! C’est donc á 2 heure du matin et fraiches comme des gardons, Coline ayant souhaité prévoir une marge de 30 minutes dans le cas où elle aurait des difficultés dans la marche, que nouDSC_0537s nous levons. Nous traversons un campement endormi et commençons á marcher á 02h30 du matin. Coline est la seule á avoir une lampe frontale et on se dit qu’une deuxième n’aurait pas été de trop au vu des petites passerelles surplombant des rivières que nous avons á traverser, ce, jusqu’á temps que nous changions les piles de la lampe ! Nous bénéficions aussi de la lumière de la lune qui est presque pleine. Finalement, bien que nous ayons des difficultés á repérer les balises sur la dernière partie du chemin car celui-ci décrit des DSCN6171circonvolutions au milieu des éboulis de pierres, il nous est plus aisé de marcher dans le noir, sans doute parce que nous n’avons pas conscience des distances. A plusieurs reprises, nous regardons en arrière sans entrevoir le moindre signe de la présence d’autres randonneurs telle que faisceau lumineux… On ne se méfie pas. Nous arrivons enfin au pied de la lagune á 04h30 du matin et dans une nuit noire… A 05h du matin, nous concluons que le lever du soleil ne doit pas être á 05h du matin, et á 05h15, que nous devons être lesDSCN6160 seules á ne pas avoir eu de contre-information. Et alors que nous mettons en place nos meilleures techniques de survie, soit se coller l’une á l’autre, pour tenter de faire une petite sieste sur notre rocher et par 5 ou 6 degrés, nous nous interrogeons sur la possibilité que l’animateur de la réunion d’information ne soit pas passé á l’heure d’hiver, ou encore, sur la possibilité d’une incompréhension linguistique dont aurait été victime Marine… A 06h30, nous commençons á voir poindre les premiers rayons de lumière et, non pas parce que nous sommes á la recherche du meilleur spot pour le spectacle qui va DSC_0590s’ensuivre, mais bien parce que nous sommes á la recherche de tous rayons UV susceptibles de nous réchauffer, nous escaladons les rochers au fur et á mesure. Au cours du premier quart d’heure et alors que les tours ne se départissent pas de leurs couleurs bleuâtres, on se dit qu’on aurait aussi bien pu venir les voir l’après-midi. Et á 07h, ça se décante. Les tours prennent des teintes orangées qui virent petit á petit au jaune. On sait désormais pourquoi on a attendu et le soleil, en plus DSCN6110de nous réchauffer les oreilles, officie également sur le glacier dont nous verrons un large bloc s’effondrer dans la lagune et provoquer un mini raz de marée. Nous retrouvons finalement Marine, Jules et Aymeric, frais comme des gardons pour le coup, et une Marine qui mettra un certain temps avant de se remémorer l’origine de la désinformation dont nous avons été victimes. Il y en aura au moins une qui aura eu la présence d’esprit de se renseigner á la source, c’est-á-dire, auprès des randonneurs croisés.

Pour la dernièDSCN6211re des dernières descentes, et non des moindres puisqu’elle représente le dénivelé le plus important de tout le trek, on est donc très contente de le faire dans ce sens, on ne s’accorde aucune pause et on descend tout au pas de charge.

Une fois assis dans l’herbe autour d’un postiche de chorizo amoureusement conservé par Jules et Aymeric (c’est un peu l’équivalent du Snickers de la victoire) et en attendant la navette qui nous ramènera jusqu’á l’entrée du parc, on se dit que, non seulement on vient de réaliser un des plus beaux treks de notre voyage mais, qu’en plus, on a bien mérité un steak saignant !

Et maintenant, c’est qui les Hollandais ?! (Partie 1)

Par défaut

Si cet article est long, c’est parce que nous avons eu particulièrement plaisir á tenter de vous faire partager cette magnifique expérience. Et si ce n’est qu’une question de taille, la solution est toute trouvée : on va le diviser en deux !

Chili, nous voilà !! AvDSCN5816ec pour objectif de faire le W au parc de Torres del Paine, un trek de 4 jours largement vanté par la communauté backpackeuse, nous nous équipons d’une tente et de duvets á Punta Arena, puis direction Puerto Natales. La météo semblant s’acharner sur notre sort et voyant revenir des trekkers du W l’œil hagard, le poil humide et la basket moisie, nous décidons d’attendre un créneau « beau temps ». Nous avons, par conséquent, l’opportunité de faire connaissance avec un  tout á fait charmant, tout á fait ≠jemangejeboisjevisbackpacker≠  et tout á fait DSCN5831agaçant couple de hollandais pour une petite leçon des règles de base et du savoir-être du randonneur (« Parce que vous comprenez, nous on ne s’est pas contenté du camp de base des Annapurnas, nous on a fait l’Everest. Et puis le GR20, très difficile le GR20. Et puis, le GR12. Vous ne connaissez pas le GR12 ?! Très beau le GR12, difficile aussi le GR12 »). Mais comme le hollandais se veut subtil, il ne te dit pas directement que tu es un bleu avec un petit rire supérieur, oh que non, le hollandais est toujours poli, te veut du bien et sort donc ses techniques diplomates d’éducation. Ça commence comme ça : « Ah, vous avez acheté la teDSCN6062nte 2 personnes adaptée á la montagne, étanche et en forme d’igloo ? » Nous : »Ben ouai… » Eux : »Non mais c’est juste qu’elle est inadaptée en cas de vents forts…et qu’au Torres del Paine, il y a beaucoup de vent… » ; ou encore, le matin du départ, 06h du matin : « Tu mets ta cape de pluie sur ton sac ? » Nous : « Ben ouai…comme tu peux le voir. »  (le hollandais aime apparemment mettre sous forme de question ce qui apparait comme une évidence. Gageons que cette méthode éducative a pour but de vous faire prendre conscience par vous-même de l’absurdité de votre comportement.) Eux : « Non mais parce qu’á la réunion d’informatDSC_0420ion ils nous ont dit qu’avec le vent, la cape de pluie pouvait se décrocher et s’accrocher dans des branches… » Nous (dans notre tête) : « Effectivement, très dangereux les branches, très dangereux… » Eux : « Et vous avez pensé á emballer vos affaires dans des sacs étanches ? Parce qu’on en a utilisé qu’une centaine donc il nous en reste quelques-uns si vous voulez ? » Nous : « …  » Ils sont quand même sympas c’est hollandais !

Les abords du parc offrent un bon aperçu de ce qui nous attend : de grandes plaines, terrain de jeu de centaines de vigognes, des étendues d’eau peu profonde où s’égayent quelques flamands roses. Dans DSCN6008le bus qui nous mène jusqu’au point de départ du trek, que nous décidons de faire d’Ouest en Est, ce qui s’avèrera une décision judicieuse puisque cela nous épargnera une sacrée cote au premier jour. Nous rencontrons Jules et Marine qui profitent de leur voyage de noce pour sillonner le monde pendant près de 8 mois, et Aymeric qui, vivant au Pérou, les a rejoint sur un petit tour de l’Amérique du Sud. D’ailleurs, Aymeric et Jules auront aussi quelques règles de base du savoir-vivre backpackers  qui ne contiennent rien concernant l’interdiction du port de jean durant un trek, ou de Pataugas, chaussures fort dénigrées et pourtant…

Jour 1

Le premier jour étant couvert, on s’installe au premier campement où oDSC_0393n découvre, avec plaisir pour certaines, désarroi pour d’autres, que nous ne serons pas dans l’obligation de fabriquer un système de récupération des eaux de pluie pour faire cuire nos nouilles instantanées. Le camping s’étend au bord d’un lac, un cadre de carte postale. L’après-midi, on parcourt la petite distance qui nous sépare du lac Grey et du glacier qui se jette dedans, Nous traversons une immense parcelle de terre rocailleuse aux herbes jaunies par le soleil et aux arbres calcinés par un incendie datant de 2012 due á une malheureuse feuille de papier toilette et une mDSCN5946auvaise interpretation de « ne pas laisser trainer de déchet »… Les chemins sont inondés par les fortes pluies des jours précédents et de la matinée, on patauge une fois de plus dans la gadoue mais on est contente. La vue sur le glacier n’est que partiellement dégagée, nous apercevons de loin le bleu de blocs de glace flottant dans une eau couleur ardoise.

Le soir venu, un randonneur manque de peu de nous faire griller et remettre le feu á la pampa alentours avec une bouteille de gaz défectueuse et qui se transforme en lance-flamme dans une cabane en bois pleine á craquer de réchauds á gaz.

Jour 2

La deuxième journée commence sous la grisaille mais ne gâche en riDSCN5862en le plaisir de découvrir l’environnement alentours. Le paysage se modifie dès que nous passons le premier col et á une nature aride succède les premières touches de verdures, les premiers signes d’une flore montagneuse avec l’apparition de conifères et de lacs qui se succèdent les uns aux autres et forment un même réseau. Le campement censé permettre de couper cette longue journée de marche (10 heures de marche) est fermé et nous obligera donc á tous pousser jusqu’au campement de Los Cuernos  pour la nuit. C’est au cours de cette journée et alors que le temps nous offre enfinDSCN5905 une éclaircie, que l’on comprend pourquoi Torres del Paine mérite d’entrer sur notre podium des plus beaux treks que nous ayons faits. La branche du W qui se situe au milieu (parce que si ce trek s’appelle W c’est qu’il forme réellement un W) appelée Vallée Frances et, selon  moi, la plus belle partie du trek et pour l’admirer, il faut grimper. Apres avoir escaladé quelques rochers, traversé une forêt de pins, un bras de rivière, et avalé un dénivelé positif de quelques centaines de mètres, nous voilà sur un plateau dégagé que domine un immense glacier posé en équilibre surDSCN5945 le tranchant d’une montagne et dont s’échappent des pans de glace dans un bruit qui se répercute sur les parois rocheuses de la cuvette naturelle dans laquelle nous nous trouvons.  Lorsque l’on poursuit jusqu’au bout du chemin, c’est pour se retrouver en plein cœur de cette cuve géante, en plein cœur de ses strates de couleurs : d’immenses incisives de roche noire parfois couronnées d’un peu de neige, une rivière d’un bleu-gris opaque, une plaine de hautes herbes jaunes, un collier de verdure et une coiffe de ciel bleu. Un silence révérencieux s’impose. Un promontoire permet également d’admirer la vallée en contrebas.

DSCN6035

Pour atteindre assez tôt le campement prévu pour héberger les centaines de randonneurs brassées par le Torres del Paine, nous ne nous accordons aucune pause ce qui vaudra á Coline de profiter de mon langage le plus fleuri et ce, d’autant plus, que le sentier dégorge d’eau á certains endrDSCN6042oits et se révèle glissant. Finalement, nous serons parmi les dernières á se dénicher une place á peu près correcte parmi la horde de backpackers courant á travers le campement et s’asseyant,  avec des airs de propriétaire satisfait, sur la première plaque de terre un tant soit peu dégagée. Nous nous récrions contre les prix pratiqués pour des emplacements á la limite de la décence et, pourtant, nous ferons partie des chanceuses, car dormir sur des petits cailloux pointus et se réveiller pour remonter la pente jusqu’á notre oreiller s’avérera un moindre mal. On se prépare notre purée emmental, on ne fait pas l’impasse sur quelques étirements et on va se coucher sans demander notre reste. Nous  apprendrons le lendemain que nos compères ont gouté (littéralement gout(t)er) aux toiles de tente mouillée et matelas spongieux.

La Terre du Bout du Monde

Par défaut

Notre tour de l’ArDSCN5689gentine se termine en Terre de Feu, au bout du monde, á Ushuaia, la ville la plus australe du monde. Plutôt classe, non ?  Nous serons accueillies par Federico, un couchsurfer, et comprendrons rapidement pourquoi il recommandait (chaudement) de venir chez lui équipé d’un duvet…  Nous supputons que les températures atteignent les négatives durant la nuit, même á coté du poêle. Dès que nous posons nos balluchons chez Federico, direction la laverie (souvenez-vous de mon style inoubliable au Perito Moreno…). Vous vous demanDSCN5692dez surement pourquoi on vous parle de notre linge dont vous vous foutez comme de l’an quarante ? Eh bien, c’est parce que c’est ca aussi le voyage : c’est des anecdotes et que ce linge nous aura fallu un sprint final en Argentine, en Terre du Bout du Monde. Je rabâche peut être ?

Comme le temps avait été clément avec nous ces 2 derniers jours, il ne pouvait décemment pas nous gratifier d’encore quelques rayons de soleil á Ushuaia. Mais comme ce ne sont que de gros nuages compacts et blancs et comme la ville d’Ushuaia ne présente pas, selon nous, grand intérêt en DSC_0271elle-même, nous misons sur une petite mise en bouche avec une ballade de quelques heures au Glacier Martial. Une partie du chemin peut se faire en taxi, puis en télésiège, nous décidons, en tant que vraies baroudeuses, de parcourir cette distance á pied et pour pimenter le tout, je parviens á convaincre Coline d’emprunter un « raccourci ». Alors que nous pataugeons dans la boue, depuis déjà 30 minutes, sans voir l’ombre d’une signalisation indiquant que nous allons dans le bon sens et que, Coline, les pieds mouillés, me fait remarquer que nous avons dDSCN5762avantage l’air de contourner le mont plutôt que de le monter, calmement, dans un premier temps. Calmement, je ne démords pas du fait que ce chemin, mon chemin,  mène surement á notre destination…ou pas trop loin…enfin quelque part… Et comme Coline commence á m’accuser de persévérer uniquement pour l’emmerder et bien je persévère. Malgré tout, au bout d’un moment, il faut se rendre á l’évidence : nous sommes sur des pistes de ski de fond et, qui dit ski de fond, dit endurance et donc petits chemins qui serpentent pour faire durer le plaisir. Bon ok ! On fait demi-tour pour reprendre la route DSC_0268goudronnée. Une fois parvenues au pied du télésiège, celui-ci est fermé ce qui ne nous laisse pas le temps de réviser notre décision de tout faire á la force de nos petites jambes. La piste n’est pas difficile en elle-même mais la pluie n’aide pas et comme je ne digère pas mon échec précèdent, et comme Coline est pédagogue, elle accepte de poursuivre et de me laisser me rendre compte, par moi-même, que ma lubie en est une. Nous poursuivons dans un silence morne jusqu’á apercevoir les premières traces de neige et á ressentir la piqure des premiers flocons qui nous fouettent le visaDSC_0323ge. Nous accostons un homme qui descend en courant pour savoir ce qui nous sera permis de voir une fois arrivée au sommet, réponse : « on peut voir une petite partie du glacier, par contre, la vue sur la côte est bien meilleure ici ». Il ne nous en faut pas plus pour rebrousser chemin et aller se prendre un chocolat chaud au charmant petit salon de thé situé en bas des télésièges. Je me console en me disant que, vraiment, j’y serai allée, si la vue en valait la peine…

Pour la visite du parc DSC_0289de la Tierra del Fuego, nous suivons les conseils de Federico, notre cher Federico qui, le matin même, nous accueillait au réveil avec des pâtisseries, et misons sur le stop pour aller jusqu’au parc. Et ça marche du tonnerre ! Apres 5 minutes d’attente, nous sommes prises par 2 argentins se rendant au travail : le parc ! Le temps est couvert mais il ne pleut pas et nous avons toute la journée devant nous pour faire les différents sentiers de randonnées qui sont proposés, notre seul impératif : récupérer notre linge á 18h, heure de fermeture de la laverie, car nous prenons uDSC_0357n bus le lendemain matin á 05h.

Pourquoi est-ce que la visite du parc national Tierra del Fuego vaut vraiment la peine ? Parce que c’est un parfait exemple de la biodiversité de la Terre de Feu. On peut admirer de vastes forets nichées au creux de vallées et que tapissent de denses tapis de mousse ; les abords d’un lac aux galets couverts de lichens orange ; des monts enneigés que la main de l’homme n’a pas égratigné et des centaines de variétés de champDSCN5729ignons, d’arbres… Nous n’avons pas eu la chance d’admirer de renards, pourtant répandu á cet endroit, mais, grâce á eux et á une chasse récente laissée á l’abandon, nous avons pu avoir un aperçu des castors qui peuplent le parc et construisent des barrages dans chaque trous d’eau. Federico éteindra mon enthousiasme lorsque je lui montrerai les photos des pingouins vus dans le parc et qu’ils se révèleront être des cormorans (Bougre ! Des cormorans déguisés en pingouins…sont forts quand même !). Le parc est également réputé parce qu’il offre LA photo souvenir, celle devant le panneau qui indique la distance á laquelle se situDSC_0319ent différentes villes telles que New York, Paris… Nous on s’en fiche, c’est bon pour les touristes ! Bon, d’accord, nous n’avons pas eu le temps de la faire puisqu’á 20 minutes du but on se rend surtout compte que nous sommes á 20min de notre linge et de la fermeture de la laverie ! On se sort les pouces des poches et action ! Un couple d’argentins s’arrêtent immédiatement mais ne peuvent nous avancer que jusqu’á l’entrée du parc. Sitôt sorties de la voiture, un pick-up aux vitres teintées s’arrête. Les conducteurs peuvent nous emmener jusqu’en centDSCN5779re-ville, par contre, il faudra occuper la plage découverte…et il fait frisquet. Mais c’était sans compter sur la galanterie des deux russes qui occupaient la cabine arrière et qui se proposent d’intervertir nos places parce que : « En Russie, on est habitué au froid ! ». On se déculpabilise, on prend place á l’intérieur et on compte les secondes dans notre tête en se répétant que c’est foutu, qu’il va nous falloir attendre le prochain bus qui est 3 jours plus tard… Mais lá aussi, c’était DSCN5760sans compter sur nos pilotes qui avalent la route á toute allure et s’ils souhaitaient nous en mettre plein la vue, grand bien leur face ! Nous sautons de la voiture en lançant des « muchas gracias » et nous détalons comme des lapins jusqu’à notre linge qui nous attend, sagement, sur le comptoir de la laverie.

L’Age de glace

Par défaut

DSC_0234Impossible de traverser l’Argentine du Nord au Sud sans s’arrêter au Perito Moreno, sans doute le glacier le plus célèbre au monde avec ces 170 mètres de hauteur, son avancée de 2m par jour, et surtout sa couleur bleue si intense. Une fois tous les 3-4 ans, le glacier atteint le côté opposé de la berge et bloque ainsi le passage de l’eau, celle-ci se fraye donc un passage á travers la glace et creuse un tunnel qui, au bout de 3 jours, fait imploser le glacier. Grandiose ! Mais nous n’y avons pas assisté… Je sens que nous perdons votre intérêt, mais, attendez ! Nous y étions tout de même pendant la saison chaude et donc les chutes de glace !

Pour cette visite, je me pare de mes plus beaux apparats : pantalon thaï couleur framboise qui laisse voir mes magnifiques chaussettes de tennis, basket blanche, manteau Forth Nace violet (c’est comme un North Face sauf que ce n’est pas étanche, pas davantage ignifugé, en revanche, il peut  éventuellement faire avancer la science en matière de cryogénisation. Il me semble que nous avions du vous toucher 2 mots de cette petite trouvaille lors de nos récits népalais), bref, nous en sommes en pénurie de linge propre et ce ne serait pas drôle si  nous ne retrouvions pas, par hasard, Antoine et Fred ! Plus quelques 5 autres français. Mais comme le hasard n’est pas vachard (et qu’on est contente aussi de les retrouver), il s’avèrera que Fred possédant le même appareil photo que moi et étant bien plus organisé pourra me dépanner une batterie qui me permettra la meilleure prise vidéo de notre séjour ! Que nous ne parvenons pas á mettre en ligne… on sait, c’est la loose.

La visite du Perito Moreno ce sont des centaines de touristes qui prennent leurs quartiers sur les différentes passerelles du site après un long travail d’analyse pour bénéficier du meilleur spot et avoir la chance de jubiler devant un bloc de glace qui se détache et s’effondre dans le lac. Le questionnaire est le suivant : où a été aperçue la dernière chute de glace ? Quelle partie du glacier est la plus exposée au soleil ? Quels blocs produisent le plus de bruit ?… Parce que  oui, avant de voir un bloc tombé dans l’eau, ce qui impressionne c’est le bruit produit, le bruit du tonnerre, puis, on aperçoit enfin un morceau de glace, qui ne nous semble pas plus gros qu’un glaçon dans le verre de Coca qu’on rêve de se siffler sur notre passerelle au soleil, se détachait et plongeait dans le lac en produisant, de nouveau, un bruit d’avalanche, détonant. C’est d’ailleurs á ce moment qu’on fait le calcul : la partie émergée du glacier mesurant près de 70 mètres de hauteur, ce que nous avons pris pour un flocon DSC_0098mesurait au bas mot 7 mètres de hauteur, il nous faudrait donc un verre de Coca d’approximativement 30 mètres…

Et enfin, alors que nous patientons depuis plusieurs heures, que je suis appareil photo en main allumé pour ne en pas louper une miette, un bruit résonne sur tout le lac et nous admirons tout un pan du glacier se détacher lentement (parce que ça parait extrêmement lent á ce moment) et se précipiter dans l’eau en entrainant la chute d’un nouveau bloc et un véritable raz de marée en contrebas. On en est comme deux ronds de flanc devant cette démonstration de la nature et, une fois l’étonnement passé, on laisse s’exprimer (par des onomatopées et parce que les mots sont trop faibles) notre sentiment d’avoir assisté á quelque chose d’exceptionnel et que les futurs générations n’auront peut-être pas la chance d’admirer.

Et une seconde vie pour notre bonnet népalais!

Par défaut

Ps : nous n’avons plus de photos d’une partie de nos treks et nous en faisons le deuil…

Apres un nouveau mois de silence, nous tentons de nous replonger dans l’exercice difficile duDSC_0946 blog. Nous aurions pu profiter des quelques jours d’inactivité qui ont suivi le départ de notre famille mais il semble que nous ayons été victimes du syndrome du dimanche, c’est-à-dire que le peu d’énergie ressentie est concentré sur manger, se trainer de la table du repas au canapé, regarder des choses futiles sur tous moyens de télécommunication mis á disposition.

Nous nous en étions arrêtées à l’Argentine où nous avons poursuDSC_0962ivi notre route de Bariloche à El Bolson sur conseil d’un couple nous vantant « le meilleur trek de leur vie », rien que ça, aux alentours d’El Bolson. La ville mérite bien sa réputation de ville hippie, de nombreux touristes occupent les places publiques où ils improvisent concerts, jongleries et ventes d’artisanat. Cependant les jours de pluie se succédant les uns aux autres, ce que nous retiendrons d’El Bolson résidera en : un charmant marché d’artisanat, des jus de fruits rouge frais à tomber par terre, des belles rencontres, la fête du train « La Trochita » dans la ville voisine de Cholila (une fête on ne peut plus locale où les hommes rivalisent de soin dans le choix de leur tenue : chapeau, bottes en cuir, gilet sans manche…tout y est DSC_0966pour le parfait cavalier) et des paysages montagneux qui, sans doute, ravissent la rétine par temps clair. Nous reprendrons donc la route après 3 jours pour El Chalten.

El Chalten c’est un peu notre coup de cœur en Argentine. La ville en elle-même ne présente pas grand intérêt car la construction (et surtout l’extension) de cette petite cité coincé au pied des montagnes, s’est réalisée pour gérer le nouvel afflux de touristes. Mais ce n’est pas à  des fins architecturales ou culturelles que l’on vient à  El Chalten mais bien pour le cadre qui est à couper le souffle. Pour parvenir dans cette petite ville, le bus longe un immensDSC_0905e lac entouré de chaines de montagne, puis, se détache enfin quelques maisons de couleurs au creux d’immenses pics rocheux surmontés de neige (l’un de ses pics, en fait une large piste enneigée et montant en pente régulière jusqu’á crever les nuages, illuminé par un rayon de soleil, me fait vaguement penser à une salle d’attente dans l’optique d’un entretien avec le Grand barbu). Nous sommes séduites. Bon, nous déchantons quelque peu lorsque nos hôtes de l’auberge nous informent que de la pluie est prévue pour les 2 prochains jours…et, ici, la météo s’avère plutôt juste. Nous somDSC_0021mes bien décidées à  profiter des merveilleux treks qui nous ont été contés par les voyageurs et repoussons donc notre départ.

Avant d’aller plus loin dans notre découverte champêtre d’El Chalten, une petite précision sur cette ville : celle-ci ne dispose que d’un distributeur ravitaillé par les corbeaux. Cela nous vaudra quelques frayeurs auprès du gérant de l’auberge qui se montrera pourtant extrêmement arrangeant, nous proposant de nous laisser repartir en bus et de faire commission au chauffeur de récupérer l’argent. Quand on vous dit que les argentins sont géniaux !DSCN5532

Le 2eme jour, n’y tenant plus (c’est que nous commençons à  avoir des fourmis dans les pattes à  force de regarder la pluie tomber et de nous empiffrer de mures), nous décidons d’affronter la tempête, de braver les intempéries, et de prier pour une éclaircie en chemin, et nous nous engageons sur le trek du Fitz Roy. » Il pleut, il mouille, c’est la fête á la grenouille », cet adage fort avisé résume parfaitement notre trek (comment ça, ce n’esDSC_0029t pas un adage ?). Nous traversons une forêt dont les arbres envahis de lichens forment une voute au-dessus de nos têtes, probablement salutaire lorsque le soleil est au zénith, mais un tantinet humide et rappelant des décors de Tim Burton par temps pluvieux. Nous dépassons un camping et bénissons le ciel de n’avoir pas eu cette O combien grandiose idée de miser sur la tente ! Finalement, soit que le temps nous en aura distrait, soit que les récits nous en ayant été fait étaient exagérés, soit qu’il nous est poussé des muscles (…c’est quoi ça déjà ?), nous parvenons au sommet de la dernière cote sans trop de difficulté et sans plaintes (« Comment ? Aucune ? » « Eh oui, aucune »). Ça se corse tout de même un petit peu puisqu’à quelques mètres de l’arrivée nous apercevons les premDSCN5535iers flocons (…c’est quoi ça déjà), qui est suivi rapidement par une petite couche de neige sur le sol, puis par 10cm de neige, des gros flocons, un blizzard qui nous cache les balises du chemin, nous grimpons donc (on se dit que nous serons arrivées à destination quand on ne pourra plus grimper, ce qui, à la réflexion, aurait pu mener à un résultat fâcheux) pour, enfin, parvenir à la récompense de ce trek : un lagon vaguement aperçu, peut-être davantage imaginé d’ailleurs, à travers brume et neige. Nous avions reçu le conseil d’attendre quelques temps au sommet car le temps pouvant être amené à changer rapidement il est possible d’apercevoir une éclaircie. Autant vous dire que transits de froDSC_0992id comme nous l’étions, au diable l’éclaircie, nous tenons à  nos pifs ! Et puis, après sondage, aucun de nos compagnons backpackers n’apercevra le sommet du Fitz Roy pendant notre séjour. Durant tout le chemin du retour, nous bénéficierons des rayons du soleil qui daignent enfin nous réchauffer et je me retournerai sans cesse pour défier le Fitz Roy du regard de retirer sa cape de nuage, ce qu’il aura la décence de ne pas faire. Nous en profitons pour nous arrêter au bord de lagons aux eaux turquoises, pour nous laisser bercer par le bruit des rapides et pour retirer notre bonnet.

Et c’est sous un franc soleil que nous profiterons de notre dernier treDSCN5541k au Laguna Torre ! Le chemin est aisé et les paysages tout aussi différents et éblouissants que ceux de la veille. Une vaste plaine de petits conifères un peu roussis par la sécheresse (… ?? Nous n’avons pourtant rien soupçonné d’un tel phénomène…) nous cache la lagune ainsi que le glacier jusqu’á la dernière minute mais un torrent d’une eau bleue pastelle nous montre le chemin avec force et bruit. La nature nous gratifie, une nouvelle fois, de toutes ses palettes de couleurs : ici le rouge des feuilles, là le noir d’encre du sable volcanique que vient trancher le blanc éblouissant de la neige…

El Chalten c’est aussDSC_0998i une belle rencontre avec nos amis rennais, 2 frères, Fred et Antoine. Fred termine son tour du monde après près d’un an de vadrouille, ce qui nous permet de nous remémorer quelques destinations que nous avons en commun, d’admirer son blog  http://fromfrancetopatagonia.blogspot.mx/ qui est juste sublime et dont nous avons mis le lien sur le blog et que nous allons remettre ici, et Antoine le rejoint sur cette dernière étape en Argentine et nous fait profiter de son humour et de sa bonne humeur. On se congratule mutuellement pour les heures de marche que nous avalons dans ce pays autour d’un énorme steak et d’un brownie qui nous émouvrait presque.

Bariloche, une histoire de mouche…

Par défaut

Nous faisons grossiDSCN5041r notre compteur de temps passé dans le bus (plus de 200 heures depuis notre arrivée en Amérique du Sud) en nous rendant à Bariloche, point de départ de nombreux treks et, surtout, région des lacs.

Pour la première nuit, nous nous trouvons 2 lits dans une auberge « de charme » et dans un dortoir « de caractère ». Lorsque nous pénétrons dans ce dernier, nous sommes bien en peine de désigner les 2 lits censés être vacants, l’espace étant utilisé à son maximum (caleçons accrochés au montant des lits, des sacs de randonnée comme s’il en pleuvait, des chaussures crottées…). Nous faisons donc appel à l’hôtelier qui nous répond laconiquement : « Prenez les deux lits que DSC_0816vous souhaitez, on va vous donner des draps propres puis vous marquerez votre territoire en posant vos sacs sur vos lits ». Forcément, avec ce genre de tactique le soir même, une personne a récupéré ses droits et s’est installé dans le lit que Coline s’était octroyée… Nous ne sommes pas des âmes sensibles, nous avons expérimenté pas mal  de type de couchage, mais jamais nous n’avons vu pareille anarchie !

Notre découverte des environs de Bariloche commence par le circuito Chico : un circuit faisant le touDSC_0761r de certains lacs et accessible en une journée à vélo ou à pied. Apres notre expérience a Puerto Madryn, la découverte se fera à pied pour nous ! Nous prenons d’abord un bus collectif qui nous dépose à l’hôtel Llao Llao. Les bus se prennent dans l’avenue principale de Bariloche, il est nécessaire d’acheter des billets aller-retour car, ensuite, le service ne fonctionne qu’avec des cartes magnétiques (nous avons vu des grappes de touristes désœuvrés demander aux passagers de pouvoir bénéficier d’un trajet sur leur carte qu’ils étaient prêts à payer au prix fort). A partir de Llao LDSC_0711lao on emprunte tous les petits sentiers en terre battue que nous apercevons et découvrons, ainsi, des endroits plus magiques les uns que les autres. Une petite plage sur laquelle nous sommes les seules au monde et qui nous permet une pause déjeuner et une petite sieste au soleil, un petit ponton qui se jette dans un lac et offre une vue sur la cordillère des Andes, des allées encadrées de bambous formant une voute au-dessus de nos têtes, des points de vue en haut de pics rocheux sur des eaux turquoises… Nous n’en finissons pas de nous ravir les pupilles ! Cette région des lacs porte bien son nom, nous ne faisons que laisser un lac pour en découvrir un nouveau, tout aussi majestueux et paisible. Nous sommes conquises par l’endroit.

DSCN5038

Nous décidons donc de pousser notre découverte et nous renseignons sur les treks accessibles en 2 jours. La ville étant pleine à craquer de backpackers, nous nous montrons sensibles aux treks les moins fréquentés et optons pour celui de la Laguna Negra. Et voilà, un nouvel épisode de « Coline et Marine, amoureuseDSCN5063s de la nature ». Le trek commence à partir de la petite ville de Colonia Suiza à laquelle il est possible d’accéder via les bus collectifs. Une fois dans le bus, nous laissons le paysage défilé sous nos yeux, jusqu’à ce que… »mais ce n’est pas notre arrêt qu’on vient de passer ? » Nous descendons en catastrophe du bus á l’arrêt suivant et rebroussons chemin sur quelques 3 km, puis, nous empruntons un chemin de terre. Apres environ 5km supplémentaire, nous commençons à trouver le temps long d’autant que sur le plan que nous possédons, l’arrêt de bus se situe juste à côté du début du sentier de randonnée…Curieux. Un petit monsieur nous prendra en stop pour le dernier kilomètre restant. Nous tournerons encore pendant environ 30 minutes dans le village de Colonia Suiza (charmant soit dit en passant) avaDSC_0824nt de trouver, enfin, le sentier de randonnée…et notre bus stationné juste devant. Bon à savoir, il existe 2 arrêts pour Colonia Suiza : le premier qui rallonge le trajet de 7km et le second ! Nous entamons la randonnée aux alentours de 11h.

La randonnée commence tout en douceur, dans une forêt de pins et sur un sentier qui surplombe une rivière. Le guide de montagne ne nous avait pas menti, nous croiserons à peine 6 randonneurs au cours de notre ascension. La nature est luxuriante, le chant des oiseaux n’est en rien troublé par le ruissellement du cours d’eau, un tableau idyllique, jusqu’à ce qu’une mouche vienne s’en mêler. Au bout d’une heure de marcDSCN5024he et alors que le sentier a rejoint la rivière, nous constatons la présence de mouches insistantes et particulièrement attachées à nos personnes. Celles-ci nous tournent autour de la tête et il nous est impossible de les chasser. Me voilà donc partie en courant et en hurlant à travers la foret pour espérer les semer, cela vaut quelques fous rires à Coline. La situation dégénère quand nous nous arrêtons pour déjeuner et prenons le parti de ne pas réagir à l’assaut d’une vingtaine d’entre elles, on se dit que si nous les laissons se poser sur le bout de notre nez, au moins ne subirons nous plus le « bzzzzzzz » incessant. Trahison ! Les fourbes noDSCN5036us piquent ! Rien ne va plus, la ligne rouge a été franchie, c’est la guerre ! Et lors de ce premier round, ce seront les mouches les plus fortes. Le bruit qu’elles produisent devient obsédant au point que nous ne sommes plus en capacité de profiter du cadre enchanteur qui nous entoure. Tiens et parlons-en du cadre ! Celui-ci aussi semble décider à se liguer contre nous car, si la première partie de la randonnée nous offrait la perspective d’une douce journée, la seconde partie se corse. Il nous faut avaler, au cours de la dernière heure de marche, environ 700 mètres de dénivelé en plein soleil ! Cette dernière heure s’avèrera être un vrai calvaire : pour ColinDSC_0834e qui souffre du manque d’eau et pour moi qui réclame a Coline en chouinant de bien vouloir écraser cette mouche qui ne me lâche plus depuis le bas de la cote. Apres 5 heures de marche, nous parvenons enfin en haut ! Et nous ne cachons pas notre déception à la découverte de la lagune et du cadre qui se révèlent moins jolis, à notre gout, que tout ce que nous avons vu durant le circuito chico et, même, tout au long du chemin que nous avons gravis. Nous prenons donc un repos bien mérité au refuge avant de reprendre le chemin en sens inverse le lendemain. Cette nuit passée au refuge nous aura permis DSC_0828d’observer notre premier renard (repéré par le chaton du refuge qui se fera une peur bleue et non repéré par ce randonneur qui, écoutant de la musique au bord de la lagune, ne verra pas le renard approché à 1 mètre de lui) et d’apprendre la technique de combat contre les « horse flies » (leurs petits noms anglais) : les laisser se poser pour mieux les écraser. 2eme round : les sœurs sims victorieuses par KO d’une vingtaine de mouches à force de grandes claques  sur bras, casquettes, dos… Nous écoperons tout de même de quelques gnons, dommages collatéraux nécessaires à  l’application de ce type de méthode. Lorsque nous émergeons de la foret après ces DSCN5075deux jours de randonnée, c’est avec le sentiment d’être des survivantes ! Nous n’aurons donc aucune culpabilité à aller déguster le meilleur Bife de Lomo de tout notre séjour argentin, et pas davantage le lendemain, lorsque nous ferons une razzia chez le chocolatier Mamuchka (je suis encore émue au souvenir de ce chocolat noir, noix de macadamia et dulce de leche).

 

Péninsule Valdes

Par défaut

Nous découDSC_0384vrons Puerto Madryn au détour de dunes de sables et alors que nous venons de passer à travers l’orage le plus magnifique qu’il nous ait été donné de voir (forcément, dans la pampa, la vision ne semble entravée par aucune construction humaine, ni même naturelle). Nous avons bon espoir de pouvoir observer pingouins, lions de mer, éléphants de mer, voire, orques car si la saison des baleines est, désormais, terminée, celle des orques commencent.

Je réserve, pour le lendemain matin, une plongée avec les lions de mer ! C’est complètement hors de prix mais nager avec des lions de mer, ce n’est pas tous les jours dans une vie, non ? Et même si la plongée est rapide, que le fond sous-marin ne présente aucun intérêt (une vaste prairie DSCN4913d’algue ou les lions de mer vont paitre), même si je ne comprends que la moitié de ce que l’instructeur me dit tant son accent est inintelligible, c’est incroyable, c’est génial, que dis-je, c’est grandiose ! A peine avons-nous le temps de mettre la palme à l’eau que les lions de mer arrivent par dizaine, apparemment, poussés par la curiosité. Ils décrivent de grandes courbes autour de nous, s’éloignent pour mieux nous surprendre en piquant d’en haut droit sur nous, viennent regarder de plus près les étranges engins dont nous sommes équipés (palmes, bouteilles…), testent parfois leurs résistances en tirant un peu dessus avec les dents… C’est une véritable cours de récréation et nous soDSC_0293mmes les invités. Nous plongeons à quelques mètres de la plage qui abrite toute la colonie et il semble que ce soit les mâles, restés sur la plage, qui sonnent la fin de cet aparté et rappellent les femmes à leurs obligations. Nous laissons donc nos compagnonnes de jeu en nous demandant, finalement, de nous deux, qui s’est joué de qui ?

Notre guide recommande une promenade en vélo pour se rendre à  Punta DSCN4977Loma, site ou l’on peut observer une colonie de lions de mer, le temps est resplendissant et le gérant de l’hôtel nous encourage à faire cette ballade de 17km environ, nous voilà donc partie ! Le guide indiquait une route « gravillonneuse »…le gravillon ça va, nous pouvons faire face, mais la piste sur laquelle nous avançons perd rapidement de sa consistance et nous nous retrouvons bientôt à pédaler dans du sable, autant dire de la semoule ! Le temps resplendissant se révèle vite être un vrai calvaire et nous rêvons de sentiers ombragés par des arbres dont les feuilles seraient agitées par les embruns marins, au lieu de quoi, nous cuisons doucement sous un soleil de plomb. AuDSC_0175cun aménagement n’a été prévu en bord de route pour ravitailler les éventuelles inconscients du guidon tels que nous, et pour cause ! Nous sommes, avec un couple, les seules inconscientes ! Des hordes de 4×4 nous passent sous le nez et nous font profiter d’une bonne inhalation de sable, nous les maudissons en silence faute de salive. Lorsque nous arrivons enfin à la réserve, le garde côte nous propose de nous remplir nos bouteilles d’eau ! Notre sauveur !! Son collègue, notre second sauveur, nous proposera, quant à lui, de déjeuner à l’ombre de la terrasse du poste de surveillance. NDSC_0258ous découvrons le prix de nos efforts après le déjeuner : une colonie de lions de mer qui a élu domicile dans une petite crique baignée de soleil. S’étale sous nos yeux, une réplique parfaite de la plage de Cannes en plein mois de juillet : des lionnes, totalement inertes, qui se font dorer le poil au soleil ; certaines qui tentent de reconnecter les circuits et manifestent un regain d’énergie pour  passer un savon à leur progéniture qui s’aventure trop près de l’eau ; un lion qui s’offre un tête à tête important avec l’une de ses lionnes qui a dû aller voir d’un peu trop près la colonie d’à côté… Et ça fait un bruit ! Ils bêlent, il n’y a pas d’autres mots. Notre imaginaDSC_0301tion est peut-être un peu trop fertile et pourtant…  De là où nous sommes, nous différencions facilement les males des femelles et ceux-ci, bien moins nombreux, semblent particulièrement attachés à leur territoire. Ainsi, alors qu’un male tente une opération « sous-marin » en approchant par la mer, le tenancier des lieux se rue sur lui, le toise, fait des petits mouvements de tête dédaigneux (avec Coline, on se fait les dialogues : « Quoi ?! Mais tu crois que je ne t’ai pas vu la ?! Tu crois que tu peux approcher de mes poules comme ça ?! ») et remet l’intrus à la mer. Nous sommes rassuréDSC_0584es de constater que leur environnement est préservé et que nous ne pouvons pas les approcher mais, seulement, les observer d’une plate-forme en hauteur. Cependant, nous sommes également un tantinet déçues par la taille de la colonie, n’aurait-elle pas dû être proportionnelle à l’effort fourni ? Ce n’est pas grave, le lendemain nous prévoyons de louer une voiture pour visiter la péninsule, cela n’est certes pas le moyen le plus économique mais c’est celui qui nous offrira le plus de liberté.

Nous commençons notDSC_0358re visite de la péninsule depuis le Nord jusqu’au Sud, et avec plus de 400km de route, la journée (notamment celle de Coline qui conduit) sera bien remplie. Notre découverte des lieux commence bien avant que nous atteignons la cote. En effet, la péninsule abrite diverses espèces d’animaux, entre autres, des guanacos (sortes de lamas) qu’il nous faudra surveiller du coin de l’œil tout au long de la journée car elles n’aiment pas voir leur horizon réduit par une route. Des troupeaux de « sorte » d’autruche occupent également la place et détalent à toute vitesse à notre approche, et enfin, DSCN5008à notre premier arrêt, un tatou pas sauvage du tout (moi qui croyait le surprendre avec mon appareil photo, j’ai dû adopter une stratégie de retrait lorsqu’il m’a foncé dessus, visiblement attiré par mon sandwich).

Notre premier arrêt se fait donc au Nord de la péninsule et, cette fois, nous ne sommes pas déçues par la taille de la colonie des lions de mer. Celle-ci est impressionnante ! Alors, évidemment, on se dit que c’est là un garde-manger de premier choix pour les orqueDSC_0431s et que nous allons, avec un peu de chance, assister á une attaque dans les minutes qui suivent…dans les minutes qui suivent…ou encore, dans quelques minutes… « Ah là ! J’ai vu quelque-chose au loin ! Zoom avec ton appareil ! Ah non, c’est un cormoran. » Nous sommes donc bredouilles mais très satisfaites par les lions de mer qui, eux, sont toujours fidèles au poste. Le second arrêt, à peine 2 heures plus tard, sera pour observer les pingouins ! Le site est loin d’être envahie par les touristes ce qui nous permet donc d’apprécier l’observation de nos amis les bêtes qui, cette fois, se trouvent a á peine 1 mètre de nous. Ces pingouins sont des pingouins Magellan et non pas des Empereurs comme dans le célèbre film, ils sont plus petits et n’arborent pas de collier jaune, sinon, ils adoptenDSC_0411t un peu les même comportements. La falaise sur laquelle ils se trouvent est percée de centaine de trous qui s’avèrent être des nids. Quelques pingouins prennent un bain de soleil, debout, balancés par le vent, le bec á la verticale, pendant que d’autres attendent, au bord de l’eau, le retour des femelles parties chasser (parfois jusqu’à 400km de leur lieu d’habitation). Ces dernières arriveront à une vitesse folle, il semble que la forme du pingouin soit aérodynamique…Un troisième arrêt, nous permettra d’apercevoir de très loin, des éléphants de mer. Ceux-ci sont bien plus gros que leurs comparses lions de mer et, pour les mâles, possèdent une troDSC_0516mpe atrophié (un petit peu ridicule d’ailleurs). En revanche, comme leurs comparses, ce ne sont pas des hyperactifs et il est évident que ce sont les femelles qui sont chargées de la chasse (elles seront les seules que nous verrons dans l’eau).

La péninsule offre également de très jolies ballades, à flanc de falaise et dans les dunes de sable, dans un environnement préservé de la patte de l’DSC_0566homme. Notre journée s’achèvera par une dernière visite aux lions de mer et nous réintégrons notre auberge sans même regretter de n’avoir vu les orques. Jusqu’à ce que nos colocataires de dortoir s’exclament le soir : Elles « Quoi ?! Vous n’avez pas vu les orques ?! Mais ils étaient là cette après-midi ! »…Nous « Bah non…semblerait qu’on les ait loupé… » Elles « c’est trop bête ! Ils passent la tous les après-midis à la même heure ». Cette dernière information est, évidemment, erronée, ça se saurait tout de même si les orques étaient réglés comme des poules. Il n’empêche que ce genre de personne est particulièrement énervante, le genre qui vous dit : « Oh c’est regrettable, à quelques minutes près vous profitiez du plus beau lever de soleil jamais vu » alors que vDSC_0556ous vous êtes levés à 03h du matin, ou encore, le genre de personne qui vous dit : « Ouai, je crois qu’on a vu un morceau plutôt conséquent du Perito Moreno se décrocher, enfin, je crois…Tu veux voir la vidéo ? » et le morceau est juste énorme ! Mais attendez ! Ce genre de personne…c’est moi !

Les chutes d’Iguazu

Par défaut

Il nous faut vousDSC_0152 faire partager notre première nuit à  Iguazu parce qu’elle fut anthologique. Apres avoir fait le tour des auberges dont nous trouvions les prix, à chaque fois, bien trop élevés, nous nous arrêtons dans un petit hôtel proposant des lits en dortoir et nous faisant réaliser une économie de 10 pesos (aucune étude n’a été réalisée à ce sujet et pourtant cela se vérifie, le voyageur devient pingre au fil du temps alors 10 pesos ! Pensez-vous, on ne va pas passer à côté d’une telle économie !). Le dortoir est sommaire, une cloison en placo n’atteignant pas le plafond le sépare de la réception et nous bénéficions DSC_0496d’une petite salle de bain. Ce que le gérant ne nous dit pas, c’est que le dortoir qui est pourvu de 4 lits, est occupé par les 2 employés de l’hôtel lesquels tiendront un vrai tripot tout au long de la nuit (jeux de cartes, bières, clopes…) à la réception, nous profiterons donc de la lumière du plafonnier, des exclamations outrées de qui a perdu la main (ponctuées de quelques rots sonores), et de l’odeur de cigarettes. La salle de bain « privée » se révèlera être les toilettes « visiteurs », nous aurons donc le droit à un va et vient constant.  En résumé, nos colocataires : de vrais princes charmants ! Le lendemain, Coline est sur le pied de guerre à 06h du matin, bien décidée à nous trouver une nouvelle crèche quitte à s’acquitter des 10 pesos de différence.

Ce n’est donc queDSCN4877 tard dans la matinée que nous partirons pour les chutes d’Iguazu. Première surprise à l’entrée du parc, une petite troupe d’animaux ressemblant vaguement à un raton laveur croisé avec un fourmilier se montre curieux face aux visiteurs. Nous découvrirons, au détriment d’un paquet de cookies, que ces petites bêtes sont de vrais vampires et qu’elles n’hésitent pas à venir inspecter le moindre sac trainant pour en substituer le contenu ! La visite du parc va crescendo pour nous. Nous commençons par une visite des passerelles hautes du parc, nous traversons des cours d’eau, entendons gronder l’eau, voyons celle-ci chuter au détour d’une rangée d’arbres, mais sans réellement prendre conscience de la taille que mesurent chacune de ces cascades. Les nuages de brumes deDSC_0909 fine pluie qui se forment en contrebas ainsi que le bruit assourdissant, nous donnent tout de même un aperçu de ce qui nous attend. Notre première journée se termine par « les gorges du Diable » soit, une passerelle qui surplombe des chutes qui forment un U. On a donc des chutes qui rugissent sous nos pieds, devant les yeux, à droite, à gauche. C’est tout simplement à couper le souffle. « A couper le souffle » car on prend conscience de la puissance de la nature et que l’on se sent tout à coup très petit et très vulnérable, et « à couper le souffle » car c’est beau, c’est majestueux et qu’on a beau être plus d’une centaine sur cette passerelle, le sentiment d’assister à quelque chose de tout à fait exceptionnel reste et persiste.

Le parc est égalDSC_0405ement intéressant pour sa faune. Des oiseaux multicolores, pourvus d’iroquois, de colliers de plumes rouges, ou encore, d’un plumage au reflet bleu métallique ; des papillons de toutes tailles, de toutes couleurs, allant parfois jusqu’à arborer des tactiques de camouflage ; des crocodiles en train de prendre un bain de soleil au milieu d’un bras de fleuve ; des tortues sommeillant sur les fondations des pilonnes des passerelles ; des iguanes aussi rapaces que leurs compagnons raton-fourmiliers ; tout cela contribue à faire des chutes d’Iguazu, un endroit exceptionnel.  Mais attention, cet environnement est aussi propice à la prolifération des insectes, ce dont nous ferons la découverte au cours d’une ballade censée mener à des piscines naturelles qui s’avèreront ferDSC_1016mées. Durant cette promenade nous supplierons chaque touriste croisé pour un peu de produits anti-insectes, touristes qui nous regardent tantôt avec pitié, tantôt avec indulgence, avant de nous répondre qu’évidemment que non puisqu’ils ont eu le bon sens de s’asperger avant de quitter leurs hôtels et de mettre des vêtements longs en coton. Notre sauveur sera un jeune argentin fort sympathique et qui, non seulement nous laisse nous enduire généreusement mais, en plus, nous offre sa bombe anti-insecte (la vingtaine de piqures que nous présentons toutes les deux sur chacune de nos jambes, y aura sans doute été pour quelque-chose).

Nous nous rendrons également du côté brésilien des chutes, c’est un peu plus cher, plus rapide également puisqu’une grande partie du parc est occupée par diverses attractiDSC_0028ons (bateau, accrobranche…), mais c’est complémentaire. Notre sauveur argentin nous expliquera que les locaux disent des chutes « qu’en Argentine, on peut sentir les chutes, et au Brésil, on peut voir les chutes », ce qui nous semble être on ne peut plus juste. Côté brésilien, nous avons une vue d’ensemble des chutes, le panorama sur ces géantes et la végétation qu’elles transpercent (tout en leur faisant la part belle) est stupéfiant. Nous sommes au pied des chutes et recevons la fine pluie qu’elles tractent. Nous apercevons, de l’autre côté de la frontière, les centaines de touristes qui se pressent au-dessus de la Gorge du diable…

Buenos Aires

Par défaut

Partant du con406134_10151272340985369_1785820772_nstat que nous nous sommes faites avoir à chaque fois que nous avons dû prendre un taxi en sortant de l’aéroport, nous avons décidé de conjurer le sort en empruntant, cette fois, les transports en commun. Déjà, pour trouver le bon bus en sortant de l’aéroport de Buenos Aires c’est toute une histoire. Une fois le bus trouvé, nous faisons la queue sous 35° pendant environ 40 minutes. Quand, enfin, nous avons un pied dans le bus, nous sommes informées que celui-ci n’accepte que les pièces, et autant dire que trouver des pièces en Argentine, c’est également toute une histoire. Nous voilà obligées de nous rendre à la banque, dans laquelle nous faisons de nouveau 30 minutes de queue… Nous parviendrons finalement à prendre le bus, ce qui est, évidemment, le moyen le plus économique pour rallier le centre-ville de Buenos Aires, à condition d’avoir du temps et des pièces de monnaie !DSCN4661
La ville est immense, nous qui pensions pouvoir la visiter en grande partie à pied, nous renonçons rapidement. De plus, il est déconseillé de traverser bon nombre de quartiers du fait de l’insécurité et il est vrai que, bien plus qu’ailleurs, nous entendrons des expériences de voyageurs victimes de vol voire de braquage…
Notre première découverte sera le quartier de San Telmo, un quartier un peu bourgeois-bohème, réputé pour ses antiquaires et ses petites galeries d’artistes. Ce quartier nous l’avons surtout apprécié pour ses petits restaurants, type brasserie, ou l’on se régale de viande ou de plateaux de picadillas (diversDSCN4652-001 choses à picorer telles que charcuterie, olive, fromage…), arrosé de vin rouge (et là, je dis enfin !!), tout ça dans une ambiance décontractée. Nous visiterons ensuite le célèbre quartier de La Boca, qui s’avèrera bien plus petit que ce que nous pensions. Des couleurs criardes s’affichent sur les façades des maisons au pied desquelles des danseurs de tango proposent aux nombreux touristes quelques pas de danse dont ils pourront garnir leurs albums souvenirs. On a le sentiment de se trouver dans un petit village coupé de Buenos Aires, ou dans un décor surfait créé à la seule intention des touristes (dépend de comment l’on se positionne et vous remarquerez que je travaille ma french attitude en mentionnant, tout d’abord, l’aspect positif). Ce qui nous surprendra dans cette ville, c’est l’impression que l’on peut traverser des quartiers entiers dépourvus de tout aménagement, restaurants, commerces, et qui en font des quartiers vivants. Buenos Aires sera l’occasion d’une expérience couchs75039_10151272346105369_1202389793_nurfing dans un monde parallèle fait de musique d’ambiance type St Germain, de dentelles à rendre jalouse n’importe quelle grand-mère portugaise, de néons de couleurs et de vapeurs… cependant, dans un moment d’étrange lucidité, notre couchsurfer nous fera découvrir le quartier de Puerto Madero, un quartier entièrement rénové, totalement aseptisé (un Bercy Village argentin) et dont le seul intérêt, selon nous, réside en un très joli pont et des baraques a frites un peu à l’écart qui offre un coucher de soleil sur des étendues d’herbes hautes a perte de vue, un contraste étonnant avec la ville.
Notre coup de cœur à Buenos Aires, sera le musée MALBA. Coline et moi sommes complètement novices en ce qui concerne l’art (ce qui peut paraitre étonnant pour les personnes ayant assisté á un repas dominical en présence de notre père et de notre frère) et la dernière exposition à laquelle nous nous rappelons avoir souhaité assister, était celle de Tim Burton a Paris, ça vous408505_10151272342520369_785720828_n situe un peu le niveau. Je pense qu’on s’est retrouvé au MALBA un peu par acquis de conscience, Buenos Aires fait partie de ces grandes capitales culturelles, surtout en Amérique du Sud, on se devait de mettre les pieds dans un musée (et puis sinon on aurait eu le droit à : « Quoi ? Vous n’êtes même pas allé au musée « machin » ? Rhhhooo, vous avez loupé le plus intéressant. ». Là, avec un musée á notre actif, on pouvait atténuer le désespoir paternel). Verdict : on a vraiment adoré le MALBA ! Enfin un musée á taille humaine avec des œuvres picturales modernes racontant l’Amérique du Sud, mais aussi avec des œuvres plus avant-gardistes et avec lesquelles on a le sentiment de pouvoir interagir telles que ce banc qui s’épanche sur les murs du musée, ou encore, les œuvres du photographe… Bon, il nous faut reconnaitre que des œuvres telles que : une patate transparente dans une assiette en porcelaine blanche, restent en dehors de notre compréhension, mais que celui qui est capable de nous exprimer l’intention de l’artiste n’hésite pas à se manifester !25955_10151272337960369_2117413458_n
Buenos Aires nous a donc paru parfois trop grande, parfois trop fourmillante, en revanche, les habitants de Buenos Aires ont été avec nous, d’une extrême gentillesse et d’une grande disponibilité et, pour ne pas oublier que la vie urbaine n’engendre pas nécessairement l’individualisme, il nous faut citer cette petite dame qui, nous voyant perdu dans le bus, décide de descendre avec nous pour nous conduire jusqu’au bon arrêt et qui prend le temps d’expliquer a un jeune homme ou nous sommes censées nous rendre, jeune homme qui paie le bus pour nous et tente, a son tour, de passer le relai a une dame afin de s’assurer que quelqu’un nous signalera bien notre arrêt. En conclusion, j’espère qu’on ne nous reprendra plus à faire la sourde oreille lorsqu’un touriste demandera sa route à un chauffeur de bus bien en mal d e lui venir en aide.

Ilha Grande

Par défaut

Pour ceimagest article, la majorité des photos seront tirées d’Internet puisque j’avais omis de décharger les photos de mon appareil et qu’entre-temps je me le suis fait voler… Vous ne remarquerez, d’ailleurs, aucune différence…

Ilha Grande, comme son nom l’indique, est l’une des plus grandes iles du Brésil et elle se situe au Sud de Rio à seulement 4 heures de bus, autant dire que c’est vraiment la porte à côté. Nous nous devions d’arriver sur Ilha Grande avec la pluie car c’est là le fil rouge de notre voyage : les iles, c’est sous la pluie pour nous. Et comme nous connaissons notre karma, nous avons réservé dans une pension de famille un pept132964u plus chic que d’habitude mais que nous ne serons pas tentées de fuir sitôt réveillées. Et nous avons bien fait puisque la sœur de la gérante qui s’occupe d’absolument tout est adorable et qu’elle prépare des petits déjeuners du feu de Dieu !

Une fois le pied posé à quai, nous savons qu’Ilha Grande va nous plaire : des petites rues sablonneuses (ou boueuses, au choix), des restaurants à fruits de mer, une eau turquoise et de la végétation à perte de vue. Ca nous rappelle un peu KoPhiPhi sans les touristes bourrés et sans la saleté ! Il nous faudra un peu de temps pour réaliser que la quiétude de l’endroit est aussi due à l’absence de  véhicules motorisés sur l’ile. On se sent un peu comme des Robinsons Crusoé, isolées sur une ile sur laqimages4uelle la nature a conservé ses droits, et avec l’électricité, l’eau courante, en plus.

L’occasion est trop belle, nous nous offrons une plongée, séduites que nous sommes par la perspective d’observer des tortues. Apres les magnifiques fonds sous-marins de Polynésie et  d’Indonésie, on est forcément plus difficiles à impressionner et la faible visibilité n’arrange rien. Mais enfin, après environ 20 minutes, nous apercevons 3 tortues et nous faisons une joie de les suivre à distance raisonnable. Cet animal aux allures préhistoriques accepte notre compagnie durant quelques minutes, puis, prend le large. Nous sommes aux anges, nous avons vu ce pour quoi nous étions venues et si les fonds marins ne sont pas aussi riches que ceux d’Asie ou DSC_0381d’Océanie, le cadre extérieur est étonnant. Nous plongeons à côté d’une ile au-dessus de laquelle tournoient des centaines et des centaines d’oiseaux et qui forment un véritable essaim.  Nous pourrons également observer d’étranges araignées de mer et des serpents.

L’une des meilleures façons de découvrir Ilha Grande, c’est aussi par voie pédestre. L’ile offre effectivement de belles perspectives de randonnées…que nous n’avons pas faites. En effet, les pluies intermittentes auront eu raison de notre détermination et nous privilégions la découverte par voie maritime. Vous vous demandez peut être où est la logique ? En quoi est ce qu’on se préserve de l’eauDSC_0371, de l’humidité, sur un bateau ? Très juste. Mais sur un bateau, on est préparé psychologiquement à se faire tremper, on n’a pas à mariner dans ses chaussettes et ses chaussures de randonnées pendant toute une après-midi, et, surtout, on a aucun effort à fournir. On se fait donc une sortie snorkeling, sans snorkeling, la visibilité étant trop mauvaise du fait des intempéries. On découvre de jolies lagunes, des plages de sable blanc où notre bateau sera le seul à mouiller l’encre, des mangroves infestées de petits crabes de terre rouge, des petites iles à vendre… Certaines plages de l’ile sont de sable noir et conservent donc une chaleur constante et ce, quand bien même le ciel serait un peu couvert.

Ilha Grande finira de nous séduire grâce à sa gastronomie. On images2s’accorde un vrai festin avec gambas et fruits de mer et nous compensons ainsi le fait que nous ayons raté le homard de papa pour le Nouvel An.

C’est sur ce petit coin de paradis que s’achève notre séjour au Brésil et notre regret aura été de ne pouvoir profiter de davantage de temps pour visiter Paraty que nous ne ferons que traverser à la nuit tombée. Nous conservons du Brésil des amitiés sincères, des rires, de la joie de vivre et un petit air de samba, qui nous ont permis de dépasser un moment de blues, de transformer un sentiment de nostalgie en « saudade » (un des plus jolis mots du répertoire brésilien et qui ne connait pas d’équivalent en français puisqu’il est synonyme de nostalgie mais dans un sens positif et réconfortant) et qui nous permettent maintenant de poursuivre notre route.