Les chutes d’Iguazu

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Il nous faut vousDSC_0152 faire partager notre première nuit à  Iguazu parce qu’elle fut anthologique. Apres avoir fait le tour des auberges dont nous trouvions les prix, à chaque fois, bien trop élevés, nous nous arrêtons dans un petit hôtel proposant des lits en dortoir et nous faisant réaliser une économie de 10 pesos (aucune étude n’a été réalisée à ce sujet et pourtant cela se vérifie, le voyageur devient pingre au fil du temps alors 10 pesos ! Pensez-vous, on ne va pas passer à côté d’une telle économie !). Le dortoir est sommaire, une cloison en placo n’atteignant pas le plafond le sépare de la réception et nous bénéficions DSC_0496d’une petite salle de bain. Ce que le gérant ne nous dit pas, c’est que le dortoir qui est pourvu de 4 lits, est occupé par les 2 employés de l’hôtel lesquels tiendront un vrai tripot tout au long de la nuit (jeux de cartes, bières, clopes…) à la réception, nous profiterons donc de la lumière du plafonnier, des exclamations outrées de qui a perdu la main (ponctuées de quelques rots sonores), et de l’odeur de cigarettes. La salle de bain « privée » se révèlera être les toilettes « visiteurs », nous aurons donc le droit à un va et vient constant.  En résumé, nos colocataires : de vrais princes charmants ! Le lendemain, Coline est sur le pied de guerre à 06h du matin, bien décidée à nous trouver une nouvelle crèche quitte à s’acquitter des 10 pesos de différence.

Ce n’est donc queDSCN4877 tard dans la matinée que nous partirons pour les chutes d’Iguazu. Première surprise à l’entrée du parc, une petite troupe d’animaux ressemblant vaguement à un raton laveur croisé avec un fourmilier se montre curieux face aux visiteurs. Nous découvrirons, au détriment d’un paquet de cookies, que ces petites bêtes sont de vrais vampires et qu’elles n’hésitent pas à venir inspecter le moindre sac trainant pour en substituer le contenu ! La visite du parc va crescendo pour nous. Nous commençons par une visite des passerelles hautes du parc, nous traversons des cours d’eau, entendons gronder l’eau, voyons celle-ci chuter au détour d’une rangée d’arbres, mais sans réellement prendre conscience de la taille que mesurent chacune de ces cascades. Les nuages de brumes deDSC_0909 fine pluie qui se forment en contrebas ainsi que le bruit assourdissant, nous donnent tout de même un aperçu de ce qui nous attend. Notre première journée se termine par « les gorges du Diable » soit, une passerelle qui surplombe des chutes qui forment un U. On a donc des chutes qui rugissent sous nos pieds, devant les yeux, à droite, à gauche. C’est tout simplement à couper le souffle. « A couper le souffle » car on prend conscience de la puissance de la nature et que l’on se sent tout à coup très petit et très vulnérable, et « à couper le souffle » car c’est beau, c’est majestueux et qu’on a beau être plus d’une centaine sur cette passerelle, le sentiment d’assister à quelque chose de tout à fait exceptionnel reste et persiste.

Le parc est égalDSC_0405ement intéressant pour sa faune. Des oiseaux multicolores, pourvus d’iroquois, de colliers de plumes rouges, ou encore, d’un plumage au reflet bleu métallique ; des papillons de toutes tailles, de toutes couleurs, allant parfois jusqu’à arborer des tactiques de camouflage ; des crocodiles en train de prendre un bain de soleil au milieu d’un bras de fleuve ; des tortues sommeillant sur les fondations des pilonnes des passerelles ; des iguanes aussi rapaces que leurs compagnons raton-fourmiliers ; tout cela contribue à faire des chutes d’Iguazu, un endroit exceptionnel.  Mais attention, cet environnement est aussi propice à la prolifération des insectes, ce dont nous ferons la découverte au cours d’une ballade censée mener à des piscines naturelles qui s’avèreront ferDSC_1016mées. Durant cette promenade nous supplierons chaque touriste croisé pour un peu de produits anti-insectes, touristes qui nous regardent tantôt avec pitié, tantôt avec indulgence, avant de nous répondre qu’évidemment que non puisqu’ils ont eu le bon sens de s’asperger avant de quitter leurs hôtels et de mettre des vêtements longs en coton. Notre sauveur sera un jeune argentin fort sympathique et qui, non seulement nous laisse nous enduire généreusement mais, en plus, nous offre sa bombe anti-insecte (la vingtaine de piqures que nous présentons toutes les deux sur chacune de nos jambes, y aura sans doute été pour quelque-chose).

Nous nous rendrons également du côté brésilien des chutes, c’est un peu plus cher, plus rapide également puisqu’une grande partie du parc est occupée par diverses attractiDSC_0028ons (bateau, accrobranche…), mais c’est complémentaire. Notre sauveur argentin nous expliquera que les locaux disent des chutes « qu’en Argentine, on peut sentir les chutes, et au Brésil, on peut voir les chutes », ce qui nous semble être on ne peut plus juste. Côté brésilien, nous avons une vue d’ensemble des chutes, le panorama sur ces géantes et la végétation qu’elles transpercent (tout en leur faisant la part belle) est stupéfiant. Nous sommes au pied des chutes et recevons la fine pluie qu’elles tractent. Nous apercevons, de l’autre côté de la frontière, les centaines de touristes qui se pressent au-dessus de la Gorge du diable…

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